Bien qu’il soit dédié à l’histoire des sciences, le site « Sciences : histoire orale » ne propose pas en lui-même une lecture historique des sciences récentes, avec tout ce que requiert le travail d’historien : choix théoriques et méthodologiques, périodisation, sélection d’une échelle pertinente d’analyse, etc. Le site SHO se contente d’accueillir un corpus oral, de recueillir une mémoire scientifique et d’entretenir un certain patrimoine culturel. Les seules bribes d’analyse historique qu’il propose sont constituées par son dispositif d’annotation : les notices explicatives des mots clés, qui présentent dans les grandes lignes la biographie d’un individu, par exemple, ou encore l’histoire d’un instrument. En effet, bien que le dispositif d’annotation réponde d’abord à des finalités de lisibilité, d’explicitation et de mise en valeur du corpus, sa réalisation a demandé tout un travail de repérage, de reconstruction, de mise en forme et tout simplement, d’écriture, ce qui l’expose inévitablement à certains partis pris. Néanmoins, le corpus d’archives orales, qui constitue le cœur du site, relève bien davantage de la mémoire que de l’histoire. Or la mémoire n’est ni l’histoire ni un simple enregistrement brut de ce qui a eu lieu ; elle n’est pas une simple « matière première », mais le matériau à partir duquel des histoires peuvent s’élaborer.
Des outils de mémoire et des documents pour l’histoire